Interview avec Nathan, étudiant à l’ENSICAEN !
Retrouve dans cet article l’interview inspirante de Nathan, étudiant à l’ENSICAEN !
Bonjour, peux-tu te présenter à nos lecteurs (ton parcours, ce que tu fais actuellement) ?
Bonjour je m’appelle Nathan, j’ai 22 ans et j’ai fait une classe prépa MPSI/MP dans le lycée Saint-Exupéry à Mantes-la-Jolie. J’ai fait ma 5/2 en MP au lycée Chaptal à Paris. Je suis actuellement en 2ème année d’école d’ingénieur à l’ENSICAEN en filière E-Paiement et Cyber Sécurité (EPCS). Cette filière est liée à l’informatique bancaire (de la sécurité aux transactions monétaires, aux gestions de flux d’argent informatique) et à la cybersécurité.
Comment as-tu vécu tes années en classe préparatoire ?
C’était franchement assez dur. J’ai eu tout d’abord pas mal de problèmes personnels qui ne m’ont pas aidé et j’étais dans une toute petite prépa à Mantes-la-Jolie qui n’était pas à la hauteur de mes ambitions donc c’était très dur de me motiver. Peu de personnes visaient de grandes écoles et donc ce n’était pas facile de se motiver dans ce contexte. Arrivé à Chaptal, le niveau était bien plus dur, le confinement a été très difficile à gérer mentalement avec la prépa. Cependant j’ai réussi à m’en sortir malgré tout !
Quelle a été ton impression de la période des concours ?
Les deux années de concours étaient très différentes notamment avec la crise Covid. La première année j’ai décidé de passer les concours à Rouen pour ne pas avoir à passer les concours au parc floral à Paris. Cependant mon logement là-bas était situé à 1h30 des centres de compositions ce qui était très fatigant. J’en profite alors pour avertir les étudiants qui veulent passer les concours de ne surtout pas négliger la distance du lieu du centre d’examen et surtout d’y aller à plusieurs : être en groupe avec des amis ça renforce le moral, ça se soutient. En première année c’était dur de se dire que je n’avais pas été préparé pour passer mieux que les CCP (ancien nom de CCINP) donc c’était très dur lors des épreuves de Centrale, Mines ou de l’X. L’année de ma 5/2, j’ai passé les concours avec deux amis, cette fois-ci à Tours, et c’était trop bien ! Bon, personnellement, je n’ai pas très bien réussi les concours non plus en 5/2 mais c’était beaucoup mieux pour le moral d’être avec des amis !
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Comment as-tu choisi ton école ?
Grande histoire… Je connaissais cette école car un proche a fait cette école dans la même filière que celle que je fais actuellement. Je savais que j’aimais les maths et l’informatique mais que je n’avais pas le niveau pour faire l’ENS. Ensuite, je pense que mon expérience pourra servir d’exemple pour beaucoup, mais j’ai mal géré la répartition de mes vœux, je n’ai pas fait attention et je me suis retrouvé avec une école que je ne souhaitais pas très haut dans mon classement, devant l’ENSICAEN, et j’ai été pris dans cette fameuse école… Je me suis alors vu refuser de partout où je voulais aller initialement… La morale de cette histoire est qu’il faut toujours relire et/ou faire relire sa liste de vœux par quelqu’un d’autre ! Surtout que mon classement à CCP me permettait largement d’intégrer les autres écoles de ce concours que je désirais bien plus. Ne me voyant pas du tout intégrer cette école (il s’agissait d’une école de BTP, donc l’opposé de mes centres d’intérêt), j’ai décidé de refuser l’affectation et je me suis retrouvé sans aucune école après la 5/2. Mais je ne suis pas resté sans rien faire car j’étais très déterminé à intégrer l’ENSICAEN et j’ai donc pris mon courage à deux mains : je suis parti à Caen et j’ai réussi à obtenir un rendez-vous. A l’issue de ce rendez-vous où j’ai expliqué mon problème administratif et présenté un dossier de candidature complet (un CV, une lettre de motivation, des lettres de recommandation), ils ont alors accepté de me prendre. Je ne le répèterai jamais assez, osez lorsque cela est nécessaire, le culot peut parfois payer !
Savais-tu ce que tu voulais faire avant d’intégrer cette école ?
Je souhaitais faire de l’informatique et continuer d’étudier les mathématiques. La recherche m’intéressait fortement et j’ai pu me renseigner et voir que l’ENSICAEN était parfaitement en accord avec mes projets, j’expliquerai plus en détails plus tard pourquoi.
Vers quoi t’orientes-tu maintenant et pourquoi ?
Je passe en dernière année d’école ingénieur, je vais effectuer un Master en Sécurité des Systèmes d’Information. Il s’agit d’un Master de recherche qui me permettra après d’accéder au doctorat car je souhaite eneffectuer un aux Etats-Unis. Et il faut le savoir, pour être pris en doctorat aux Etats-Unis, il ne faut pas compter sur la potentielle renommée de son école. Les Américains ne prêtent aucune attention au nom de l’école, la plupart du temps ils ne les connaissent pas, tout simplement et ils ne font pas de différence. Ce qui compte pour eux est le parcours personnel, et donc faire un Master de recherche et avoir des publications ou mentions dans des articles est nécessaire pour faire un PhD aux Etats-Unis. Pour être publié, on peut par exemple travailler pour des laboratoires ou des professeurs d’université en échange de mentions/publications lors du rendu de nos travaux.
Décris-moi ton école en deux mots.
Spécialisée : la formation en monétique est très rare, et elle t’offre des opportunités incroyables partout dans le monde avec des métiers passionnants dans le domaine bancaire.
Convivialité : il s’agit d’une petite école où tout le monde se connait et elle est assez active avec des évènements sportifs organisés régulièrement, des évènements autour des jeux de société ou des jeux vidéos, des sorties en mer ou encore des voyages. Nous sommes peu nombreux avec des petites promos de 60 étudiants par filière.
Comment est la vie étudiante à Caen et sur le campus de l’ENSICAEN ?
La vie étudiante est super, la ville est à taille humaine avec tout ce qu’il faut dans le centre. Un tram nous amène en 20 min dans le centre. Il y a le carnaval de Caen qui est le plus grand festival étudiant d’Europe (35000 personnes dans les rues de Caen). Il y a aussi beaucoup d’autres écoles à côté de l’ENSICAEN et de nombreux clubs de sports. Au niveau culturel, il y a le château de Caen ou le Musée des Beaux-Arts qui valent le détour ainsi que le mémorial ou les plages du Débarquement qui sont à quelques kilomètres de Caen. Dans la région, il y a aussi pleins d’endroits à visiter comme Étretat ou le Mont Saint-Michel. La ville est très récente (reconstruite après la guerre) et les logements ne sont pas trop chers.
Peux-tu nous parler des différentes expériences que tu as pu faire grâce à ton école ? (Stages, vie associative)
Notre école a pu organiser un tournoi de sport inter-école qui s’appelle le NEC. L’idée est que plusieurs écoles viennent sur camp pendant 1 ou 2 jours pour participer à un tournoi sportif avec 6 sports différents. Il s’agit d’un évènement qui permet de rencontrer beaucoup de monde issu des différentes écoles ! À l’ENSICAEN, le milieu associatif s’articule autour des différents bureaux comme le bureau des élèves (BDE), le bureau des sports (BDS) ou encore le bureau des divertissements (BDD) dans lequel je suis. La vie associative est très importante en école pour rencontrer du monde, notamment lors des campagnes d’élections. Ces associations permettent de créer des liens mais aussi de pouvoir faire les choses qui te plaisent le plus ! Concernant les stages, j’ai deux stages à faire : un stage de 4 mois en 2ème année (la plupart des étudiants effectuent ce stage à l’étranger) et un stage de fin d’études de 6 mois en 3ème année. Je suis actuellement en stage à l’université de Salerne en Italie dans un laboratoire d’intelligence artificielle et de robotique. Ces stages permettent, en plus d’avoir une expérience professionnelle, de voyager et découvrir le monde. Pour l’année prochaine, comme je vise un PhD, je vais essayer de trouver un stage au Canada pour m’habituer à l’Amérique du Nord.
Quelles sont les principales opportunités de carrières après l’ENSICAEN ?
Je vais répondre à cette question en présentant l’école dans sa globalité. Il s’agit d’une école en 3 ans que l’on peut intégrer sur concours après la prépa. Il s’agit d’une école spécialisée qui propose trois spécialisations différentes : Génie physique et systèmes embarqués, Matériaux-Chimie et Informatique. A la fin de la première année on se spécialise encore plus en filières. En ce qui concerne l’informatique, il y a par exemple, la filière e-Paiement et Cybersécurité (celle que je fais actuellement) et « Intelligence artificielle, image et son ». Il faut savoir que même si elle n’est pas très bien classée dans les classements d’écoles d’ingénieurs, la formation en informatique est excellente. Notamment, en monétique nous disposons d’une des meilleures formations en Europe voire dans le monde avec comme avantages de disposer de nombreux logiciels et ressources que l’on ne trouve nulle part ailleurs en France. L’école forme également de très bons chercheurs : à côté de notre école nous avons beaucoup de laboratoires de recherche en informatique, en chimie ou encore en mécanique. Il s’agit d’un des plus grands centres de recherche du Nord de la France, ce qui donne, de fait, de très bons accès à des doctorats. Ainsi, pour ceux qui seraient intéressés par la recherche, sachez qu’il n’y a pas que la fac qui propose de bonnes formations, il est tout à fait possible d’obtenir un diplôme d’ingénieur et de faire de la recherche par la suite. Pour l’informatique, la première année n’est pas très compliquée, il s’agit d’une certaine remise à niveau. Je tiens à souligner au passage que le rythme est bien différent qu’en prépa parce que les objectifs de l’école ne sont pas les mêmes que ceux d’un concours : il n’est plus question de faire de la sélection mais bien au contraire, l’école souhaite nous accompagner jusqu’au bout dans notre cursus et nous pousse à valider. On passe pas mal de temps à faire de la pratique, on code beaucoup à travers de nombreux projets, parfois en lien avec des entreprises.
Enfin j’insiste encore une fois dessus, cette école étant spécialisée dans un domaine très précis en informatique, il y a un bon réseau d’anciens élèves dans le domaine de l’informatique bancaire (mais aussi dans les domaines des autres filières de l’école), ce qui ouvre des perspectives d’emplois presque partout dans le monde.
Comment savoir, en prépa, si on se plairait à l’ENSICAEN ?
Il faut juste avoir envie de faire la filière dans laquelle vous postulerez, ainsi vous ne pourrez pas vous tromper car quand on aime ce que l’on fait, on n’a même plus l’impression de travailler. D’autant plus que les profs sont très sympas et à l’écoute des élèves.
Si après l’ENSICAEN, on ne souhaite finalement plus travailler dans les domaines de l’agronomie, de l’agroalimentaire ou de l’environnement, il y a-t-il moyen de se réorienter ?
Tout d’abord, il y a toujours des moyens de se réorienter. Ensuite, un double-diplôme peut être une bonne alternative si on réalise que l’on s’est trompé de parcours. Par exemple, un ami a réalisé qu’il n’aimait plus coder, il a donc décidé d’effectuer un double-diplôme avec une école de commerce pour s’orienter vers des métiers du management. Autre anecdote, la personne qui a fondé le pôle monétique de l’école a fait lui-même l’ENSICAEN en filière chimie ! Moralité de l’histoire, on peut toujours se réorienter tout au long de notre carrière peu importe notre parcours. On peut également se réorienter en interne entre les différentes filières de l’école si notre dossier est convaincant.
Un mot de la fin, un conseil pour les préparationnaires qui souhaiteraient intégrer ton école ?
Bon courage à tous ! Je sais que c’est une période qui peut être vraiment compliquée tant sur le plan personnel que le plan scolaire. On peut subir des coups durs pendant 2 à 3 ans certes, mais il faut tenir bon et se dire que le jeu en vaut la chandelle car même si on n’est pas forcément dans le haut de la classe, le dernier élève aura tout autant de mérite que le premier d’avoir réussi cette épreuve : à la fin on ressortira tous avec un diplôme d’ingénieur et ayant vécu une véritable épreuve stimulante. C’est une belle formation, et une fois que vous serez en école, vous aurez la belle vie croyez-moi !
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