Interview avec… Lauris, de la prépa maths à l’EDHEC

Bonjour, peux-tu te présenter à nos lecteurs (ton parcours, ce que tu fais actuellement) ?

Je m’appelle Lauris Capo-Chichi. Je suis originaire du Bénin, j’ai effectué ma scolarité dans un lycée français à l’étranger. Après l’obtention de mon bac j’ai intégré la prépa à Paris. Pendant 2 ans j’ai été en MPSI-MP au Lycée Chaptal et j’ai passé mes concours en 3/2 durant la crise sanitaire de l’été 2020. A l’issue de ces concours je n’ai pas eu d’écoles qui me plaisaient et j’ai donc décidé de faire une 5/2 au lycée Claude Bernard pour changer d’environnement et redémarrer sur de bonnes bases une nouvelle année. Cette année de 5/2 s’est plutôt bien passée, j’ai pu prendre le temps de rattraper mes lacunes. A la fin de cette année, j’ai eu diverses écoles et ayant toujours eu envie de m’orienter en finance, j’ai décidé d’aller à l’EDHEC Business School plutôt que de continuer en école d’ingénieur qui était la « voie logique » de mon parcours en prépa.

 

Comment as-tu vécu la prépa ?

La prépa était dure, il fallait savoir s’organiser, l’objectif était d’arriver prêt au concours sans forcément savoir si cela va payer car le classement dépend également des autres élèves. Mais mentalement la prépa est un parcours très formateur car tu te découvres toi-même, tu mûries énormément. Le point le plus positif selon moi est que l’on peut compter sur les autres, on se retrouve dans des classes avec des gens qui vivent différentes difficultés, globalement tout le monde se soutient pour avancer, tu t’entraides jusqu’aux concours.

 

Quels sont les métiers ou domaines que l’on peut viser après une école de commerce ?

Les cours sont accès autour de la finance, du markéting, de l’analyse de données, des statistiques, de l’initiation au droit, et on doit ensuite faire des choix qui peuvent impacter nos carrières comme se spécialiser dans différents domaines comme la finance de marché, la comptabilité, la finance d’entreprise, le droit, l’Audit/Conseil ou encore le markéting. Cependant, peu importe son choix de filière, on peut toujours finir par travailler pour les différents secteurs.

Est-ce que tes deux années de prépa scientifique t’ont apporté quelque chose dans ta formation actuelle ?

A l’EDHEC on a des élèves issus d’horizons différents : il y a des élèves issus de prépa ECS, ECE, ECT, D1, D2, et prépa scientifique. J’ai donc pu remarquer que l’avantage d’avoir fait une prépa scientifique permet d’avoir un bagage en maths assez poussé, mais aussi d’appréhender avec plus de facilité les matières liées à l’analyse de données, les statistiques, la programmation. Les bases de prépa peuvent beaucoup aider dans ces matières.

 

Qu’est-ce qui change entre la pédagogie en prépa et celle en école de commerce ? 

Je pense qu’en prépa il y a la pression des concours qui fait que tu ne vois pas plus loin que la date limite de ces concours. Tandis qu’en école, tu te dis que ce que tu apprends va t’aider à travailler dans tel ou tel domaine. Il s’agit alors d’une vision à beaucoup plus long terme que celle de la prépa. La pédagogie est accès autour de cours en amphi, de cours en ED, mais aussi à plusieurs cours en e-learning (TD, ressources vidéo) et il y a également dans mon école un grand accompagnement professionnel, on cherche à savoir ce que tu veux faire plus part et t’aider à définir ta carrière.

En quoi peut-on savoir si on est fait pour une école de commerce alors que nos lecteurs n’étudient que des enseignements très différents pendant la prépa ?

Je pense qu’il s’agit avant tout d’une réflexion personnelle, il faut savoir ce que l’on a envie de faire plus tard. Si l’on souhaite travailler dans un domaine assez précis comme les sciences physiques, alors faire une école de commerce ne semble évidemment pas comme le meilleur des choix. Cependant, si l’on sait que l’on veut travailler dans un domaine lié aux statistiques, à la finance ou autres, alors tu sais que tu peux y parvenir grâce aux écoles d’ingénieurs, mais aussi grâce aux écoles de commerces. Après il faudra te poser des questions sur le choix de l’école, savoir si elle te plaît ou non, mais aller en école de commerce est un choix qui, pour moi, dépend de ce que l’on veut faire plus tard dans la vie, car on peut découvrir au cours de sa prépa que, finalement, on veut travailler dans des domaines plus accessibles grâce à des écoles de commerces.

 

Quelles filières de prépa peuvent concours à l’EDHEC ?

Pour rentrer à l’EDHEC en première année, il y a le concours BCE, réservé notamment pour les prépas commerciales et littéraires, et il y aussi le concours AST 1 (pour notamment les MP, PC, PSI, PT, BCPST, D1, D2) qui est un concours qui se compose de 3 épreuves écrites : une synthèse de texte, une épreuve de LV1 et une épreuve d’option (Mathématiques, économie ou droit selon sa filière). Il y a ensuite 3 épreuves orales : une de LV1, une LV2, et un entretien de motivation. Cette diversité des filières fait qu’à l’EDHEC, chaque élève est assez spécialisé dans un domaine en fonction de sa filière d’origine.

 

Quelles sont les matières importantes à travailler pour ces concours ?

Pour un élève issu de prépa scientifique, il y a l’épreuve de Mathématiques qui reprend globalement le programme vu en prépa. Pour se préparer à l’épreuve de synthèse, je conseille de s’entrainer à l’aide des annales pour comprendre comment fonctionne l’esprit de l’épreuve. Concernant l’épreuve de LV1 (dans mon cas l’anglais), je conseille de travailler les versions/thèmes de textes et les QCM de grammaire.

 

Pour le mot de la fin, aurais-tu un message à transmettre à nos lecteurs ?

Si j’avais un message à transmettre à ceux qui sont en prépa ou au lycée, je leur conseillerai de ne pas se fermer de portes : tu peux aller en prépa scientifique et finalement faire une école de commerce. Je pense que ce n’est pas parce que tu es en prépa scientifique que tu es obligé de faire une école d’ingénieur. Il faut surtout réfléchir à ce que l’on souhaite faire plus tard et il y aura toujours des passerelles pour nous permettre d’y arriver et ne pas avoir de regrets.

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