Eviter le Burnout en prépa: mission impossible?
Dans un environnement de travail compétitif comme les classes préparatoires, il est parfaitement normal de ressentir de la pression et du stress, et c’est le cas de nombreux élèves au quotidien. Cependant, pour certains élèves il arrive que la situation dégénère et que l’élève se retrouve complètement submergé par cette pression, au point d’être incapable d’avancer : c’est le burnout. Aujourd’hui, on se plonge dans les mécanismes neuroscientifiques pour expliquer les causes du burnout, et comment y remédier.
Qu'est-ce que le burnout ?
Tout d’abord, il convient de définir le terme, pour ne pas le confondre avec d’autres troubles similaires :
- Burnout : État d’épuisement émotionnel, physique et mental résultant d’un stress prolongé, souvent lié à une charge de travail excessive et à des attentes élevées.
Le burnout, bien que ressemblant à la dépression, est un trouble médical reconnu. Il s’agit de l’inverse de l’état de “flow”, qui est l’état d’immersion totale : il donne l’impression d’être déconnecté et de subir ses tâches. Le travail, que l’on trouvait autrefois stimulant et intéressant, devient une corvée insupportable.
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Comment reconnaître le burnout en prépa ?

Récurrent dans les contextes de forte charge de travail, le burnout se manifeste de plusieurs manières :
- Manque d’énergie : épuisement profond, même avec des fortes doses de café
- Perte de motivation : les tâches deviennent pesantes, et sont faites par nécessité plus que par enthousiasme
- Détachement progressif : apparition d’un cynisme vis-à-vis du travail, des élèves ou de ses objectifs
- Baisse de confiance : sentiment d’incapacité, d’impuissance, d’être dépassé
- Effet cumulatif : le burnout n’est pas un simple effet de fatigue qui disparaît avec un weekend reposant. Ses symptômes apparaissent de manière chronique et s’accumulent avec le temps.
Ce trouble a un aspect très décourageant : il donne l’impression de fournir des efforts immenses pour des résultats moyens, ce qui joue sur notre mécanisme de récompense. Dans ces conditions, il est désormais quasiment impossible de ressentir de la motivation ou du plaisir à étudier, réviser ou faire des exercices.
Les causes du burnout en prépa
Suite à une étude menée en 1981, la psychologue Christina Maslach a identifié 6 facteurs provoquant le burnout :
- Le manque de contrôle : sentiment de suivre des instructions et de ne pas avoir d’autonomie.
- Un conflit de valeurs : désaccord entre ses propres valeurs et celles de ses élèves/professeurs.
- Une récompense insuffisante : manque de reconnaissance, de visibilité sur ses progrès.
- Une surcharge de travail : trop de tâches, trop complexes, et trop urgentes.
- Un sentiment d’injustice : favoritisme, inégalités ou manque de reconnaissance des efforts fournis.
- Une rupture du lien social : mauvaise ambiance de travail, manque d’esprit d’entraide entre les élèves.
Parmi ces 6 principales causes, certaines concernent plus le monde de l’entreprise que le monde académique (notamment le conflit de valeurs). Néanmoins, elles sont toutes plus ou moins présentes, et il est important de quantifier leur impact pour chacune d’elles.
Généralement, on a tendance à accorder plus d’importance au facteur “surcharge de travail”, alors qu’il est seulement une des causes du burnout. En effet, avec un sujet qui nous passionne et un objectif qui nous motive, on peut travailler non-stop sans ressentir la fatigue mentale.
Comment s'en libérer ?
Après avoir évoqué les facteurs amenant au burnout, on va maintenant s’intéresser aux manières d’en sortir :
- Choisir le bon type de difficulté
- Travailler sur des tâches qui offrent une récompense suffisante pour l’effort fourni.
- Se concentrer sur des tâches qui présentent une marge de progression.
- Éviter la surcharge prolongée
- Ne pas fonctionner en surrégime en permanence : un coureur peut être à 80% tous les jours, alors qu’un sprinteur à 110% tous les jours finira par se blesser.
- Évaluer régulièrement son niveau de fatigue de 1 à 10 pour ajuster son effort.
- Utiliser la stratégie du sprint
- Dans certains cas, augmenter temporairement l’effort pour obtenir des résultats rapides permet de briser le découragement, stimuler la dopamine et se remotiver.
- Désamorcer les déclencheurs du burnout
- Identifier les causes spécifiques et y remédier individuellement (travailler les TDs de manière plus autonome, réviser avec des amis, se récompenser après un DS réussi…).
- Pratiquer une récupération active
- Privilégier les pauses reposantes (sport, douche froide, respiration profonde, balade dans la nature) plutôt que divertissantes (Instagram, TikTok) pour rééquilibrer le système nerveux.
- La récupération passive bombarde le cerveau de nouvelles infos stimulantes au lieu de l’aider à se réparer, ce qui mène à encore plus de surcharge cognitive.
Voilà, vous savez l’essentiel sur le burnout : sa définition, ses causes, ses manifestations, et les solutions à ce problème. Cet article a été inspiré d’une vidéo de Rian Doris, PDG du Flow Research Collective, traitant du burnout d’un point de vue neuroscientifique. Elle est disponible ci-dessous :