Interview avec Pierre Cornette, étudiant à Télécom SudParis !
Retrouve dans cet article l’interview de Pierre, étudiant à Télécom SudParis !
Bonjour Pierre, Peux-tu te présenter à nos lecteurs ?
Hello, moi c’est Pierre, j’ai fait deux ans de prépa au Lycée Chaptal à Paris (MPSI/MP) avant d’intégrer Télécom Sudparis. J’y suis actuellement en (fin de) deuxième année.
Comment as-tu vécu tes années en classe préparatoire ?
Très bien. Tout compte fait, ce n’était pas toujours facile mais j’en garde un très bon souvenir, surtout en première année où il y avait très peu de stress. J’aimais vraiment aller en cours car ce qu’on faisait me fascinait, et j’avais des profs absolument géniaux en plus de ça. La deuxième année était un peu plus dure, plus stressante, mais en rétrospective ça reste tout de même une expérience que j’ai appréciée. Il y a quelque chose d’extrêmement satisfaisant à être plongé dans un apprentissage si intensif, entouré de gens (adorables soit dit en passant) qui font de même -en tout cas pour moi-. Le seul bémol est que j’ai toujours eu l’impression de ne pas travailler assez, et que j’aurais pu faire plus.
Quelle a été ton impression de la période des concours ?
Étonnamment sereine. Ce serait mentir de dire que je n’étais pas un peu stressé, mais finalement c’est très soulageant de se dire que c’est fini, et le fait d’enchaîner les épreuves aide à stresser de moins en moins, car ce n’est finalement qu’une copie de plus. Après avoir passé toute la période de révisions à me dire que je ne bossais pas assez, ça a été très agréable de juste m’asseoir devant ma copie pour faire des maths tranquillement pendant quatre heures, et voir ce que je pouvais faire. Je me souviens particulièrement d’un sujet Maths-Info que j’ai fait avec un énorme sourire car je le trouvais fascinant, sans même me demander si j’allais bien le réussir ou avoir une bonne note.
Comment as-tu choisi ton école ?
Je ne savais pas vraiment quoi faire après la prépa, je trouvais juste que le machine Learning avait de la gueule. J’ai donc pris le premier classement des écoles d’ingé qui m’est tombé sous la main et j’ai modulé en me disant que j’allais préférer faire de l’info ou des maths plutôt que de la physique. Je savais aussi que je m’attendais à avoir TSP, et que si j’avais moins je préférais faire 5/2, donc ça a été assez rapide.
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Comment se sont déroulées tes années à Télécom Sudparis (de manière générale) ?
Bon, je vais être honnête, mais je tiens à dire qu’il s’agit de mon ressenti avant tout, et qu’il n’est sans doute pas très représentatif.
Du point de vue scolaire, pas très bien. Pas très bien du tout pour être précis. On a commencé l’année en semi-distanciel, et on a continué en distanciel entier pendant un peu moins d’une année scolaire, et ça a été impossible pour moi de m’accrocher pour diverses raisons. J’avais déjà du mal à travailler par moi-même en prépa, et ici personne ne va te forcer à aller en cours. De plus, les cours ne me convenaient pas du tout, donc difficile de trouver la motivation de sortir de son lit pour y assister.
Cependant, comme j’en reparlerai plus tard, je dirais qu’elles se sont relativement bien passées de manière générale, principalement grâce à la vie associative sur campus, qui m’a fait apprendre tellement de choses, et m’a fait faire énormément de choses nouvelles.
Tu savais ce que tu voulais faire avant d’intégrer Télécom Sudparis ?
Plus ou moins, je voulais faire du théorique avant tout, idéalement de l’info (pas de la programmation) et des maths, et m’aventurer un peu vers le machine learning car ça avait l’air sympa. Mais au fond je n’avais vraiment pas d’idée précise de ce que je voulais faire (et je n’en ai toujours pas pour être honnête).
Vers-quoi t’orientes-tu maintenant et pourquoi ?
Je me suis orienté vers une voie d’approfondissement intitulée « Mathématiques et Statistiques Appliquées » principalement car c’était une des plus matheuse, mais au fond je n’ai aucune idée de ce que je vais en faire. Je risque probablement de faire autre chose plus tard, ou de reprendre des études dans un autre domaine car je vois bien que ce n’est pas forcément ce que je vais vouloir faire de ma vie.
Décris-moi ton école en 3 mots, en expliquant pourquoi
Numérique car TSP aime bien s’appeler l’école du numérique, et au fond c’est un domaine qu’on approfondit beaucoup.
Associatif, n’en déplaise à mes profs, mais la vie asso à TSP est gigantesque, et nous permet d’acquérir des expériences qu’on n’aurait jamais pu imaginer possibles avant d’y être, et c’est pour moi une énorme partie de ce qui fait TSP.
Et Généraliste, on a un très gros tronc commun, et des débouchés vraiment très variés, du jeu vidéo au management, en passant par les objets connectés, l’image ou le développement pur et dur etc… L’école offre aussi des parcours centrés autour de la médecine, de la santé, de l’écologie ou de la recherche, donc il y a vraiment de quoi faire si ça peut intéresser certains.
Qu’en est-il du rythme de travail dans ton école ? La prépa t’a-t-elle aidée selon toi à bien préparer tes études d’ingénieur
Encore une fois, c’est de mon ressenti dont je vais parler, ça ne sera pas pareil pour tout le monde.
Pour moi, la prépa m’a très mal préparé à ce qu’on me demande de faire en école. On dit qu’on est censés apprendre des méthodes de travail durant la prépa, et c’est entièrement vrai ; maintenant quand on n’en acquiert pas, comme ça m’est arrivé, ça pose problème en entrant en école où on est laissés en liberté complète. Comparé à la prépa où on était constamment mis au boulot (par les khôlles, les ds chaque semaine, les dm, les td à préparer, les potes qui font des maths au tableau etc.) … En école plus rien de ça n’existe, et l’environnement passe de quelque chose très axé sur les cours, où il est encouragé de réussir, à une ambiance beaucoup plus tranquille, où on ne prend pas les cours autant au sérieux car on en a plus besoin ; après tout, la prépa c’est fini.
Le rythme de travail a beau être largement plus bas que celui qu’on avait en prépa, il y a maintenant tellement de chose à faire à côté que ça a été impossible pour moi de me concentrer sur le scolaire. En prépa on a relativement peu de distractions, et donc on fait des maths et des maths et encore des maths, en école, il faut apprendre à équilibrer les cours et ce qu’il y a à côté, et ce n’est pas forcément facile.
Comment est la vie étudiante dans ta ville actuelle et dans ton école ?
Au niveau de la ville on est à Évry, c’est à dire qu’on fait facilement mieux. Certes il y a des écoles autour (l’université d’Évry ou l’ENSIEE), mais on les côtoie rarement. Cependant, TSP est sur le même campus qu’IMT-BS, une école de commerce, et on partage toute la vie asso avec eux donc c’est assez sympa. Heureusement le campus est assez grand et il y a de quoi faire, car la ville en elle-même est assez vide (je dis ça après deux ans de prépa à Paris, donc je suis assez biaisé).
Peux-tu nous parler des différentes expériences que tu as pu faire grâce à ton école (Stages, vie associative) ?
Oh que oui, niveau stages pas grand-chose à dire, j’ai fait mon stage de première année dans une startup à l’incubateur de l’école d’à côté (IMT-BS), et je suppose que c’est grâce à l’école que je sais maintenant comment fonctionne ce genre d’entreprises.
Au niveau associatif il y a des choses à dire. J’ai cumulé un total de 8 postes à des bureaux de clubs et assos, et j’ai pu faire des choses que je n’aurais jamais imaginées faire. J’ai rejoint le club sono, moi qui n’allais jamais en soirée, et j’ai pu aider au montage d’un énorme festival de musique (la Dreamnation pour ceux qui connaissent) aux alentours de Paris, en plus d’avoir appris des tonnes de choses sur le son, les amplis ou autres. J’ai aussi pu gérer la partie son d’une comédie musicale montée par un club de l’école. En plus de mixer à toutes les soirées de l’année, j’ai été responsable soirée d’une asso, et j’ai pu organiser une soirée à quelques milliers d’euros avec l’aide des autres clubs et du bureau. J’ai également pu reprendre le théâtre et monter une pièce en tant que président du club, j’ai cuisiné pour des centaines de personnes (pas seul rassurons-nous), j’ai appris les bases du montage vidéo, et je pense que je vais m’arrêter là car vous voyez l’idée (la liste est longue, et passe par des chorégraphies de K-pop et une performance peu mémorable au sein de la chorale de l’école).
Si TSP a vraiment un gros avantage, c’est la diversité de sa vie asso. On a une des plus longues campagnes BDE de toutes les écoles d’ingé, et c’est une des multiples occasions de faire des choses qu’on ne fera nulle part ailleurs. Une expérience de vie asso moyenne est largement plus utile que tous les cours de management qu’on aura essayé de nous donner, et il est indéniable que c’est une de nos meilleures préparations à la vie active que l’école peut nous offrir. Je suis passé de quelqu’un qui avait peur de parler aux gens à un candidat pour la présidence du bureau des arts, où j’ai dû apprendre tout ce côté que je négligeais auparavant (bon j’ai quand même perdu, restons sur terre); de quelqu’un ne mettant jamais les pieds en soirée à une personne dont le rôle est de les organiser ; d’un simple acteur dans les pièces de théâtre qu’on jouait au lycée, à un metteur en scène en herbe.
Je ne peux pas résumer tout ce qui est possible de faire d’un point de vue asso, et raconter toute mon expérience prendrait des pages (c’est d’ailleurs pour ça qu’il existe un module à TSP permettant aux étudiants de gagner des heures sur leur emploi du temps afin de s’investir dans l’associatif, en échange de quoi ils doivent rédiger un rapport de plusieurs pages sur les compétences que cela leur a apporté). Mais je tiens à dire que c’est une des meilleures choses que l’école offre comparé à une autre formation. C’est principalement pour ça que je ne regrette pas d’être ici, surtout à TSP où cette vie asso est si importante.
Quelles sont les principales opportunités de carrière après Télécom Sudparis ? Quel est le domaine phare de ton école ?
Le domaine phare de l’école est assurément le numérique, vu comment on nous le répète ce serait dur de l’oublier.
Comme je l’ai déjà dit les opportunités sont très vastes, le fait qu’on soit sur le même campus qu’une école de management permet de faire une troisième année en commun avec elle, et ainsi d’avoir un diplôme d’ingénieur manager (on me dit que c’est très bien vu sur le marché du travail), notre appartenance à l’Institut Polytechnique de Paris permet d’effectuer des doubles diplômes et des masters avec les écoles du groupe (à savoir l’X, Télécom Paris, l’ENSAE, l’ENSTA et nous), ce qui est assez alléchant quand on sort de TSP. En plus de tout ça l’école propose des voies d’approfondissement très variées, avec de l’alternance directement en troisième année pour certains, du jeu vidéo (en partenariat avec l’ENSIEE), de la robotique, du développement, du réseau, de l’IA, de l’analyse de données, du conseil en tout genre, de la cybersécurité etc. Les débouchés sont vraiment vastes, et je ne peux pas prétendre connaître toutes les possibilités, mais ces derniers sont ceux dont j’entends parler le plus fréquemment.
Enfin, à toutes ces voies scolaires je voudrais rajouter celles qui sont ouvertes par l’associatif : une connaissance à moi qui a découvert le mix grâce au club sono, et qui est actuellement DJ par exemple, ou bien ceux qui basculent dans l’événementiel après avoir réalisé à quel point ça leur plaisait.
À Télécom SudParis, on finit forcément dans l’informatique à coder derrière un écran : cliché ou réalité ?
Dit comme ça oui c’est un cliché, comme je l’ai dit il y a toujours des parcours très différents en sortant d’école, et si c’est quelque chose qu’on ne veut pas faire, il y a des voies qui permettent de faire autre chose. Après ça reste un débouché majeur de l’école on ne va pas se mentir, et surtout, même si ce n’est pas de l’informatique, beaucoup de choses se font derrière un écran ; juste que personne n’y passe sa vie comme on peut l’imaginer.
Comment savoir, en prépa, si on se plairait à Télécom Sudparis ?
En sortant de MP c’est très compliqué, car les cours n’ont aucun rapport avec ce qu’on fait en prépa ; les seules matières qu’on retrouve c’est des probas, un tout petit peu d’analyse et encore, on redéfinit tout, de la physique pour tout ce qui est ondes, un peu d’électronique, et un peu d’informatique (pas celle de l’option malheureusement). À côté de ça on se met à faire du réseau, du signal, on apprend à programmer pour faire autre chose que des maths, on se met à avoir du marketing et des cours de développement durable, donc c’est très dur de savoir à l’avance si ça va nous plaire.
Fondamentalement, comme la majorité des écoles d’ingé, ce qu’on fait est plus pratique, plus appliqué, et on apprend plus de choses sur le monde réel qui nous entoure. Pour un taupin, je conseillerais d’abord de regarder un peu tout ce que l’école propose comme modules et cours, et d’aller se renseigner un peu sur tout ça, voir si ça peut plaire. C’est beaucoup de choses pratiques donc c’est plus simple de savoir si ça va nous donner envie d’en faire que si c’était extrêmement théorique (plus simple de savoir si la VR ça nous intéresse que l’étude de la topologie de différents ensembles). En somme : effectuez vos recherches personnelles et ne vous basez pas trop sur vos cours de prépa.
Pour ce qui est de tout ce qu’il y a autour des cours, tout le monde peut vraiment s’y plaire. Il y en a pour tous les goûts, surtout à TSP où la vie associative est si développée. Et si votre club rêvé n’existe pas, il suffit de le créer ; ça arrive fréquemment, par exemple cette année avec le club de secourisme qui vient de naître.
Un mot de la fin ou bien un conseil à donner à ceux préparant les concours et visant ton école
Un classique : bon courage et amusez-vous bien ! Votre cerveau ne sera jamais aussi performant que pendant les concours, après ça redescend et on peut décompresser. Et pour quelque chose de plus personnel : n’ayez pas de regrets sur les choix que vous ferez avant et après les résultats. C’est bateau mais j’aurais aimé qu’on me le dise plus tôt.
Pour ceux qui viendront éventuellement à TSP, j’ai hâte de vous rencontrer car mine de rien on s’amuse quand même assez bien par ici, et si vous me croisez n’hésitez surtout, mais surtout pas à venir dire bonjour, j’ai toujours rêvé qu’on me dise qu’on a lu mon interview, imaginez un peu…