La dissertation en français-philo !

Les écrits arrivent ! Vous galérez toujours avec la dissertation ? Pas de panique ! Voici la méthodologie à appliquer en français-philosophie !

 

Présentation de l’épreuve

La dissertation de Français-philosophie est un élément clé des concours des grandes écoles d’ingénieurs. Les sujets de dissertation sont axés sur les thèmes des œuvres au programme, et peuvent varier chaque année. Les règles de longueur varient également selon les concours, mais généralement il y a une limite maximale de mots. 

Les sujets peuvent se présenter sous deux formes : une citation suivie ou précédée d’une consigne qui oriente le travail demandé, ou une simple question. Dans le premier cas, il s’agit d’étudier la pensée d’un philosophe ou d’un scientifique, et de prendre position sur sa valeur ou sa pertinence. Dans le second cas, il s’agit d’analyser la question avec précision.

Lire plus : La méthodologie du résumé de français en prépa !

 

Qualités attendues

  • Connaissances des oeuvres au programme 

Il est essentiel de comprendre les œuvres de l’année (en priorité), mais également celles de l’année précédente. Il est important d’utiliser ces œuvres pour illustrer les propos et étayer l’argumentation de manière précise, en les confrontant entre elles. Se servir de ces ouvrages pour illustrer ses propos est obligatoire et doit être effectué de manière précise et judicieuse. 

  • Prise de position 

À condition d’avoir correctement utilisé les œuvres au programme, il est attendu que le candidat prenne une position personnelle sur la question au programme, en étant authentique et sincère. Il est important de ne pas présenter sa pensée comme une vérité absolue, mais également de ne pas la relativiser excessivement. Il faut cependant ne pas chercher à étaler sa culture générale ou effectuer un collage de références mal assimilées, laissant penser que l’on tente de masquer une connaissance insuffisante des œuvres. 

Évitez les « moi, je », les « je pense pour ma part que… » et acceptez de prendre en considération les jugements opposés aux vôtres. 

  • Discours ordonné et expression correcte 

Les correcteurs exigent des qualités d’organisation pour garantir la clarté du discours, un plan logique et rigoureux est préférable mais il n’est pas obligatoire. Il est important de ne pas dépasser trois parties et de faire attention à l’utilisation des sous-parties pour éviter un sentiment d’inachevé. Il est également important de s’exprimer dans un français correct, sans fautes d’orthographe, de grammaire, d’expression, de syntaxe, de ponctuation et d’accentuation, et de présenter une copie soignée et lisible. Il est important d’éviter les ratures, les blancs et de veiller à la propreté de la copie.

 

Méthode de travail

La gestion efficace du temps est cruciale pour réussir les concours. Il est important de consacrer suffisamment de temps au début pour explorer les sujets et améliorer l’expression, mais il est également important de s’entraîner à respecter un délai de préparation limité. Les concours varient en termes de temps alloué pour la composition, entre 2 et 4 heures, il est donc important de répartir les durées déterminées pour chaque étape en avance. Cela vous permettra de savoir où vous en êtes en permanence, de vous rassurer si vous respectez votre calendrier de travail, et de vous détendre et de prendre le temps de faire les choses correctement. Au contraire, si vous êtes en retard sur votre plan de travail, vous pourrez le remarquer assez tôt pour accélérer et rattraper ce retard. 

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  • Analyse du sujet et conception des grandes idées

Il est crucial de comprendre les termes d’un sujet en profondeur. Utilisez des synonymes et des significations différentes d’un mot en ne les excluant pas à l’avance. Recherchez l’origine des termes utilisés et faites attention au ton de la citation. Gardez à l’esprit que le sujet est une phrase entière et non seulement des mots individuels. Évitez de choisir des mots clés qui ne dégagent pas le véritable problème posé et assurez-vous de comprendre le sens de la phrase.

Il peut être intéressant de classer par catégories les idées afin de structurer l’analyse de manière logique : “pour / contre”, “avantages / inconvénients”, “théorie / pratique”, “cause / conséquence”, “constat des faits / remèdes”. Ensuite, il faut séparer les idées des exemples.

– Idées ou arguments

Les idées auront souvent été évoquées en cours et à partir de votre propre réflexion au cours de l’année. Il est donc important de se forger une opinion des ouvrages et du thème étudiés. Il faudra aussi justifier les affirmations par des arguments et en vous appuyant sur des exemples précis.

– Exemples

Les exemples sont puisés dans les trois œuvres au programme. Il faut a minima deux exemples par paragraphe, qu’il faut opposer/comparer/relier entre eux. Les exemples doivent être des références précises et bien expliquées (scène, chapitre, vers, etc.), issus de deux œuvres différentes que l’on peut contraster. Il ne faut cependant pas tomber dans une description trop étendue pour ne pas tomber dans la narration d’une histoire, mais bien rester analytique. C’est là un défaut très répandu qui fait perdre du temps et surcharge la copie inutilement. Attention à ne pas citer trop d’exemples, pour ne pas transformer la copie en catalogue, il faut être pertinent dans ses choix.

– Citations

Apprenez par cœur une série de citations pour chaque texte et toujours en rapport avec le thème de l’année et les problématiques dégagées. Au long de l’année notez les au fur et à mesure et apprenez les pour qu’elles viennent naturellement le jour des concours. Des citations extraites personnellement seront plus facile à mémoriser que tenter d’apprendre par coeur la fiche de quelqu’un d’autre. Vos citations doivent être originales et personnelles, quoique certaines resteront incontournables et soulevées en classe.

Les citations doivent être présentées entre guillemets et les titres d’ouvrages doivent être soulignés (et non mis entre guillemets) dans les devoirs manuscrits. L’utilisation de l’italique n’est valable que pour les documents dactylographiés. Enfin, les citations doivent être restituées sans aucun changement et avec une exactitude parfaite, aucune variation n’est tolérée. Ni le mode, ni le temps, ni le style ne doivent être modifiés, vous ne pouvez que procéder à des coupures ou des retraits qui seront signalés par les signes conventionnels (…).

 

  • Faire un plan détaillé

Le plan permet de construire l’ossature du devoir et les liens logiques qui en découlent, il est donc primordial. Il peut comporter deux ou trois parties mais pas plus. Deux parties supposent plus de sous-parties que trois. Un plan détaillé comporte des sous-parties et des paragraphes dans lesquelles se distribuent toutes les idées, selon un ordre cohérent. Le plan détaillé peut facilement occuper trois pages de votre brouillon.

Conseils :

  • Ce qu’il ne faut pas faire :

– Réciter un cours ou faire un catalogue de citation

– Faire une partie par ouvrage : il faut confronter les oeuvres

 

  • Ce qu’il faut faire :

– Aller du plus simple au plus compliqué, du plus commun au plus abstrait, pour montrer que l’on progresse. (Vous pouvez partir de l’opinion commune, puis passer à la réflexion philosophique et enfin exprimer une opinion personnelle réfléchie et argumentée).

– Évitez de revenir à l’opinion commune et à des banalités dans la dernière partie. – Chaque partie du plan traite du sujet en le considérant seulement sous un aspect différent.

=> NB : le libellé du sujet peut vous aider à choisir un plan.

Le plan :

– Le plan dialectique (thèse-antithèse-synthèse) : ce plan est souvent possible mais il faut veiller à ne pas se contredire

  1. Thèse : argumenter et progresser vers une position que l’on peut relativiser pour amener logiquement à l’antithèse ou simplement une position nuancée
  2. Antithèse : soulever les limites de la thèse sans pour autant vous contredire
  3. Synthèse : dépasser l’opposition construite par les deux premières parties et envisager un approfondissement ou un prolongement de la réflexion.
 
  • L’introduction au brouillon

L’introduction se rédige au brouillon et elle est essentielle car elle donne au correcteur une première impression et lui montre que vous avez compris le sujet.

Une bonne introduction :

  1. Une accroche qui amène le sujet. Il s’agit de partir du général pour aller vers le particulier. Évitez cependant les généralités passe-partout, telles que : « Depuis toujours ». Une citation bien choisie peut suffire, tant qu’elle ne dédouble pas l’énoncé.
  2. La citation du sujet : elle est obligatoire et doit être écrite à l’identique.
  3. L’analyse du sujet et la problématique. Ne garder que ce qui était important et qui a permis de constituer les grandes idées du plan. Cette étape est essentielle et trop souvent négligée. Il ne s’agit pas d’aligner toutes les questions que vous vous êtes posées mais de les articuler les unes aux autres afin d’énoncer les éléments repérés pour amener à la problématique.
  4. La présentation du plan. Essayez d’être le moins lourd possible (évitez d’écrire : nous allons vous montrer dans une première partie que… puis etc.), mais soyez clair (ne pas écrire : Nous allons présenter la thèse de l’auteur). L’annonce doit être sobre avec des mots impactants et concis.

La longueur d’une introduction peut facilement atteindre 20 lignes pour un développement d’une longueur de 4 ou 5 pages environ. C’est à titre indicatif car la longueur n’est pas un gage de qualité.

 

  • Rédaction

Avant de commencer à écrire, assurez-vous d’avoir un plan détaillé sous les yeux. Utilisez des transitions entre chaque partie et sous-partie pour faciliter la compréhension du correcteur. Faites attention à votre style d’écriture et à l’orthographe car les copies remplies de fautes seront pénalisées. Évitez d’utiliser des abréviations ou des sigles, et écrivez les chiffres en toutes lettres sauf les dates. Soulignez les titres d’ouvrages.

 

  • Conclusion

La conclusion est une étape importante qui doit assurer une transition fluide entre la fin de la dernière partie et la fin du devoir. Elle doit répondre à la problématique posée, sans répéter l’introduction, et rappeler les points les plus importants de l’argumentation. Il n’est pas nécessaire de terminer le devoir par une ouverture, sauf si elle est fortement motivée et n’affecte pas le travail accompli dans le devoir.

(Document établi grâce aux ressources de l’Académie de Grenoble et des éditions Armand Colin et à l’établissement préparatoire Chaptal, Paris)

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