La rentrée de la CDEFI : une nouvelle stratégie dans un contexte complexe
Le nouveau Bureau de la CDEFI présidé par Emmanuel Duflos, directeur de l’EPF, a présenté ses priorités pour l’année 2023-2024, dans un contexte économique et social compliqué.
Découvrez dans cet article de Génération Prépa, tout ce qu’il faut retenir des ambitions de la CDEFI pour cette année.
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Une rentrée académique avec des inquiétudes pour la CDEFI
La rentrée académique des étudiants et du personnel enseignant s’est globalement déroulé dans de bonnes conditions. Cependant, plusieurs motifs d’inquiétude ont été soulevés.
D’une part, le vivier de candidats n’augmentera pas assez vite pour pouvoir avoir plus d’ingénieurs sur le marché du travail. D’autre part, le contexte économique est morose avec une hausse des prix de l’énergie, ce qui provoque une hausse des dépenses pour les établissements : les dotations publiques ne peuvent pas compenser ces hausses.
Ainsi, la CDEFI va se concentrer sur quatre grands dossiers qui occupent les écoles d’ingénieurs. En ce sens, elle a repensé les périmètres des 5 commissions thématiques pour répondre aux nombreux défis proposés.
L’ambition de la CDEFI : former plus d’ingénieurs dans de meilleures conditions
Alors que se poser la question de réindustrialiser la France de manière soutenable, les écoles d’ingénieures veulent se mobiliser pour répondre à ce grand défi. Mais, ces dernières doivent former plus d’ingénieures dans de meilleures conditions.
En effet, la CDEFI estime que 10 000 ingénieurs supplémentaires sont nécessaires par an à très court terme, pour répondre à la pénurie de compétences dans certains secteurs comme le numérique, l’hydrogène ou le nucléaire.
Ainsi, la CDEFI ajoute la dimension « Formation » dans sa commission Recherche et innovation pour travailler sur le développement et le renforcement des voies de formations notamment.
Mais, qui dit plus d’ingénieurs à former, dit nécessairement attirer plus de lycéens et lycéennes dans les filières scientifiques et technologiques, quel que soit leur genre ou leur origine sociale. Deux principaux leviers seront activés :
Promouvoir la culture scientifique et technologique
Améliorer l’information et l’orientation vers les filières scientifiques et technologiques
« Prévoir une articulation entre les enseignements secondaires et les formations du supérieur ». selon Emmanuel Duflos (EPF), président du bureau de la CDEFI.
L’objectif de la CDEFI est d’avoir des formations et un cadre de vie/d’études, le plus qualitatif possible pour les étudiants. En ce sens, il y a deux sujets principaux pour la CDEFI :
Réguler l’enseignement supérieur privé lucratif, car comme l’exprime Dominique Baillargeat (3iL Ingénieurs) : « il existe une nécessité de contrôle car nous observons une insuffisance, voire une absence de régulation sur la création des écoles et sur les organismes associés, ainsi qu’un problème de lisibilité de l’offre de formation pour les jeunes et leurs familles ». Ainsi, il est nécessaire d’évaluer la performance des formations à travers des critères simples, comme le taux de réussite, le taux de poursuite d’études, le taux d’employabilité, vérifier la fiabilité des données (trop déclaratives) ; et encadrer la création de nouvelles écoles.
Garantir une bonne qualité de vie étudiante : La CDEFI va créer commission Orientation et accompagnement des élèves, pour mieux les guider et les aider dans leurs réflexions sur l’orientation.
La recherche et la transition écologique : la CDEFI veut être en pointe
Les récentes conclusions du rapport Gillet rappellent le besoin de développer la recherche en ingénierie, afin d’augmenter les capacités de la France à innover et être à la frontière technologique. Ainsi, les écoles d’ingénieurs veulent se saisir du sujet notamment dans des secteurs clés comme la chimie, le biomédical, l’électrique et l’électronique, l’informatique, etc.
Par rapport à ce sujet, Laure Morel (ENSGSI) a précisé qu’« il nous faut passer d’une vision monodisciplinaire des agences de programme et organismes de recherche à une dimension transversale, voire systémique » : Les écoles d’ingénieurs y trouveraient leur place.
Enfin, la CDEFI souhaite prendre une place centrale par rapport à la transition sociale, industrielle et écologique afin d’accompagner au mieux les étudiants et les écoles dans ces nombreux changements. Comme l’a rappelé Cécile Delolme, « Les métiers auxquels nous formons seront des leviers clés associés au portage des politiques et enjeux de développement durable et responsabilité sociétale dans les années à venir ».
La hausse du budget des établissements est indispensable pour la CDEFI
Tout d’abord, la CDEFI salue la hausse du budget par rapport à la vie étudiante. Mais, elle est inquiète quant au budget des établissements, comme le souligne Romuald Boné « Le contexte budgétaire de l’ESR est peu encourageant, avec de moins en moins de financements pérennes non concurrentiels, des compensations seulement partielles, la hausse du coût de l’énergie et l’inflation. ». Il y a aussi le soucis des retards pour la collecte de la taxe d’apprentissage.
La CDEFI souhaite une augmentation la nécessité d’augmenter les financements pour les écoles. C’est ainsi que la CDEFI conserve une commission dédiée, désormais appelée Ressources et accompagnement des personnels. L’objectif est de travailler à des propositions pour trouver de nouvelles sources de financements.
Le chiffre en plus : « seuls 3 % des élèves internationaux dans les écoles viennent de l’Union européenne » selon Christian Lerminiaux, ce qui montre la nécessité de rendre les écoles d’ingénieurs plus européennes et ouvertes sur l’international.
Pour conclure, la CDEFI a plusieurs priorités durant l’année 2023-2024, parmi lesquelles figurent l’augmentation du nombre d’ingénieurs formés et diplômés, la garantie d’une bonne qualité de vie étudiante, un dynamisme accru de la recherche, sans oublier d’ouvrir les écoles d’ingénieurs aux étudiants internationaux.
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